Les tours Po Nagar Cham à Nha Trang captivent les voyageurs par leur silhouette élancée contre le ciel bleu du Vietnam central. Ce complexe ancien, perché sur une colline dominant la rivière Cai, invite à une immersion dans le passé du peuple Cham. Construites il y a plus de mille ans, ces structures en brique rouge témoignent d’une civilisation disparue qui a façonné la région. À seulement deux kilomètres du centre-ville animé de Nha Trang, le site s’ouvre quotidiennement de 7h30 à 17h, accessible à tous les curieux. Les sculptures ciselées et les légendes entourant la déesse Po Nagar ajoutent une couche de mystère à chaque pas. Que vous soyez passionné d’histoire ou simplement en quête d’un havre paisible loin des plages bondées, ces tours méritent une place dans votre itinéraire. Préparez-vous à gravir les marches usées par les siècles et à sentir l’air chargé de spiritualité.

L’histoire des tours Po Nagar Cham

Le peuple Cham, originaire d’Inde du Sud, s’est installé dans ce qui est aujourd’hui le centre du Vietnam vers le IIe siècle. Ils ont bâti un royaume prospère, le Champa, connu pour son commerce maritime et ses prouesses artistiques. Les tours Po Nagar Cham émergent de cette ère florissante, érigées entre le VIIIe et le XIIIe siècle pour honorer leurs divinités hindoues. À l’origine, dix édifices composaient l’ensemble, mais le temps et les conflits en ont réduit le nombre à quatre. Ces tours servaient de sanctuaires où les prêtres offraient des sacrifices et où les fidèles venaient prier pour des récoltes abondantes.

Les origines du royaume Champa

Le Champa s’étendait le long de la côte, de l’actuel Quảng Bình au sud de Bình Thuận. Les Chams excellaient dans la sculpture et l’architecture, influencés par l’hindouisme et le bouddhisme. Nha Trang, alors un port vital, abritait des échanges avec l’Inde et la Chine. Les tours Po Nagar Cham, dédiées à la déesse mère Po Nagar – protectrice des tisserands et des agriculteurs –, symbolisaient la fertilité de la terre. Des inscriptions en sanskrit gravées sur les murs racontent des épopées royales et des rituels ancestraux, offrant un aperçu rare sur cette culture effacée par l’expansion vietnamienne au XIXe siècle.

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La construction et l’évolution du site

Les bâtisseurs Chams ont assemblé ces tours sans mortier, un exploit technique qui intrigue encore les archéologues. Les briques, liées par une résine végétale disparue, résistent aux typhons et aux invasions depuis des siècles. Reconnu comme relicat historique national en 1979, le site attire des pèlerins Chams contemporains, une minorité ethnique d’environ 200 000 âmes au Vietnam. Aujourd’hui, restauré avec soin, il fusionne passé et présent, où des danses traditionnelles résonnent parfois entre les piliers sculptés.

Les merveilles architecturales des tours

L’ensemble des tours Po Nagar Cham se dresse sur trois niveaux : une base bordée de piliers massifs, une salle de repos appelée mandapa, et les tours proprement dites culminant à vingt-cinq mètres. Les façades regorgent de bas-reliefs narrant des scènes mythologiques : danseuses graciles, éléphants majestueux, et guerriers en posture de combat. À l’intérieur, l’obscurité enveloppe des statues de granit noir, évoquant une atmosphère sacrée intacte. Cette harmonie de formes élancées et de détails minutieux reflète l’esthétique Cham, où chaque courbe semble danser avec le vent marin.

Les quatre tours principales

Quatre tours subsistent, chacune vouée à une divinité spécifique. La plus imposante, la tour Po Nagar, domine l’ensemble de sa hauteur vertigineuse. Ses murs extérieurs portent des motifs d’oies et de buffles, symboles de voyage spirituel. À l’est, un vestibule orné d’une frise représentant la déesse Durga en train de danser entre deux musiciens accueille les visiteurs. L’intérieur abrite une idole de deux mètres soixante, aux dix bras brandissant des armes divines, assise sur un lotus géant.

Nom de la tour Dédiée à Description brève
Tour Po Nagar Déesse Po Nagar Hauteur de 25 m, statue aux dix bras, bas-reliefs de danseuses et animaux sacrés.
Tour Shiva Dieu Shiva Statue du dieu sur son buffle Nandin, sculptures de chasseurs et rameurs.
Tour Sanhaka Déesse de la fertilité Structure similaire, dédiée à Cri Cambhu, avec motifs floraux.
Tour Ganesha Dieu Ganesha Fils de Shiva, représenté avec trompe et ventre rond, symboles de sagesse.
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Ce tableau résume les essentiels de chaque tour, facilitant une visite ciblée. Chaque édifice, bien que semblable en forme, porte une identité unique à travers ses ornements.

Comment se rendre aux tours Po Nagar Cham

Depuis le cœur de Nha Trang, où les plages s’étirent sous les cocotiers, rejoignez les tours en vingt minutes à peine. Un taxi coûte environ 100 000 dong, un trajet fluide le long de la route côtière. Les bus locaux, comme la ligne 4, s’arrêtent à proximité pour une option économique. Pour les aventuriers, louez un scooter et serpentez vers la colline de Cu Lao, offrant des vues imprenables sur la baie. Si vous préférez l’organisation, des excursions en groupe incluent le transport et un guide anglophone. Le site se niche à l’embouchure de la rivière Cai, où les pêcheurs rentrent leurs barques au lever du soleil, ajoutant une toile vivante à votre approche.

Que voir et faire sur place

Montez les escaliers de pierre patinés pour accéder à la plateforme supérieure, où les tours se dressent fièrement. Flânez dans les jardins ombragés, où des tamariniers centenaires murmurent des secrets. Observez les offrandes déposées par les fidèles : fleurs de frangipanier et encens odorant. Pour une touche vivante, synchronisez votre venue avec une performance de danse Cham, où des costumes chatoyants et des tambours rythmés ravivent les mythes anciens. Prenez le temps de lire les panneaux explicatifs, qui décryptent les symboles gravés. La vue sur la mer de Chine méridionale, parsemée de voiles blanches, couronne l’expérience d’une sérénité absolue.

La tour principale en détail

Au sommet de la colline, la tour Po Nagar attire tous les regards. Entrez par le portail est, gardé par deux piliers monolithiques. À l’intérieur, la fraîcheur contraste avec la chaleur extérieure ; la statue centrale, taillée dans du granit poli par les siècles, semble veiller sur les intrus bienveillants. Ses dix bras, figés en geste protecteur, tiennent un arsenal divin : arc, flèche, cloche et écu. Les murs latéraux dépeignent des scènes de la vie cham : tissage de soieries et moissons généreuses, rendant hommage à la bienfaitrice légendaire.

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Autres trésors du site

La tour Shiva, voisine, héberge une idole du destructeur-créateur hindou, juché sur son fidèle buffle. Des gravures montrent des éléphants en procession, évoquant des cortèges royaux oubliés. Plus bas, le mandapa sert encore de lieu de rassemblement lors des cérémonies. Ne manquez pas les inscriptions cunéiformes, vestiges d’une écriture perdue qui narre des victoires navales et des alliances sacrées.

Conseils pratiques pour votre visite

Planifiez votre journée pour éviter la foule de midi ; le matin apporte une lumière dorée idéale pour les photos. Respectez les coutumes locales en couvrant épaules et genoux, un signe de déférence envers ce lieu saint. Hydratez-vous abondamment, car l’ascension des marches sollicite sous le soleil tropical. Emportez de la crème solaire et un chapeau, tandis que des stands vendent des boissons fraîches à l’entrée.

  • Vérifiez les horaires : ouvert tous les jours de 7h30 à 17h, avec une pause possible pour les prières.
  • Préparez 22 000 dong pour l’entrée, plus si vous optez pour un guide audio.
  • Assistez au festival en mars lunaire pour des rituels authentiques et des marchés artisanaux.
  • Explorez à pied, mais des fauteuils roulants sont disponibles pour l’accessibilité.
  • Combinez avec une balade en bateau sur la rivière Cai pour une perspective aquatique.

Le festival de Po Nagar : une célébration vibrante

Chaque année, du 21 au 23 mars du calendrier lunaire – fin avril ou début mai grégorien –, le site s’anime d’une ferveur collective. Des milliers de Chams affluent pour honorer leur déesse tutélaire. Les processions serpentent entre les tours, portées par des chants polyphoniques et des danses acrobatiques. Des autels débordent de fruits tropicaux et de tissus teints à la main, tandis que des éléphants décorés défilent solennellement. Ce rituel, mêlant hindouisme et animisme local, perpétue des traditions millénaires. Pour les visiteurs, c’est l’occasion de goûter à des spécialités comme le riz gluant au coco ou d’acheter des sarongs brodés. L’atmosphère, imprégnée d’encens et de joie partagée, transforme les tours en un théâtre vivant d’histoires oubliées.

Les tours Po Nagar Cham à Nha Trang ne se contentent pas d’être des ruines ; elles pulsent d’une énergie intemporelle. Après avoir foulé ces pierres sacrées, redescendez vers la plage pour un bain rafraîchissant, emportant avec vous des échos de flûtes et de légendes. Ce détour culturel enrichit tout séjour dans la baie de Nha Trang, reliant le bruit des vagues à la quiétude des cimes anciennes.

par JB

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